Coraux et paysages lunaires

Coraux et paysages lunaires

Montagnes et fjords enveloppés de brume, volcans fumants et récifs coralliens lumineux : la diversité de cette région du globe est une invitation permanente lancée tous les aventuriers.

On pourrait passer sa vie à explorer les parcs du Pacifique Sud sans jamais cesser d’être ébloui par leur beauté intense et contrastée. Cette partie de la planète est connue pour ses conditions extrêmes : fortes tempêtes, chaleur torride et pluies battantes. Ce sont justement ces conditions qui ont contribué à créer les paysages incroyablement variés et spectaculaires de la région. Ici, les nuances sont infinies : à elle seule, l’Australie compte plus de 500 parcs nationaux qui affichent une grande disparité, des cimes et dômes rocheux couleur rouille du parc national d’UIuru-Kata Tjuta aux jungles détrempées et aux récifs coralliens flamboyants.

En Nouvelle-Zélande, le visiteur peut passer, en quelques heures de voiture, du paysage volcanique et lunaire du parc national de Tongariro aux interminables plages de sable doré.

La Nouvelle-Zélande et l’Australie ont toutes deux adopté avec enthousiasme le concept de parc national, choisissant de préserver leurs plus beaux sites et de protéger de vastes étendues de ce qui, selon de nombreux voyageurs, constitue la plus belle région du monde pour la randonnée. Dans le parc national de Fiordland, en Nouvelle-Zélande, certains marcheront durant des heures dans des forêts grimpant jusqu’à des fjords aux teintes sombres.

D’autres exploreront le parc national de Kakadu, en Australie, et découvriront des marécages denses, des gorges plongeantes et des chutes d’eau.

Tout est grandiose ici, y compris les animaux qui y ont élu domicile. Les parcs exotiques permettent l’observation d’une faune exceptionnelle et éclectique. On pourra y rencontrer les amusants wombats, les crocodiles marins géants au dos strié, les raies manta aux lignes élégantes nageant dans les eaux turquoise…

Les visiteurs peuvent observer les merveilles qui fourmillent dans le parc marin de la Grande Barrière de corail, fascinés par l’infinie variété du plus grand système de récifs de la planète.

Quel que soit l’aspect de ces parcs qui vous attire, la beauté sauvage et presque écrasante des lieux ne manquera jamais de vous surprendre.

 

TONGARIRO

Parc national, Nouvelle-Zélande

Tongariro – le premier parc national de Nouvelle-Zélande, et le quatrième du monde avoir vu le jour. Il était tenu en si haute estime par les autochtones qu’ils en firent cadeau à la reine Victoria, pour qu’elle protège ce qu’ils considéraient comme une terre sacrée. Il est facile de comprendre comment la beauté spectaculaire du parc, ses contrastes vifs et très changeants, ont pu inspirer une telle vénération.

Les trois volcans situés en son centre – Ruapehu, Tongariro et Ngauruhoe – bouillonnent et couvent depuis deux millions d’années. Ce paysage lunaire et escarpé, qui a servi de décor aux films de la trilogie du Seigneur des anneaux, offre aux randonneurs une série d’ascensions rocheuses, de bassins sulfureux, de cratères enneigés, et des points de vue sur les larges cônes qui dominent l’horizon.

Long de 17 km, le Tongariro Crossing est l’une des randonnées d’un jour les plus appréciées du pays, et sans doute l’une des plus belles du monde. Si vous êtes téméraire, parcourez les 35 km du Northern Circuit. A travers des champs jonchés de rochers et d’épaisses forêts de hêtres, il vous amènera jusqu’aux marches de refuges confortables, d’où vous pourrez assister au coucher du soleil.

UNE JOURNÉE DANS LE PARC ?

Randonnez sur le Tongariro Crossing

Une visite du Tongariro serait incomplète sans une balade le long du Tongariro Crossing.

Après avoir escaladé des collines couvertes d’éboulis et des cratères enneigés, vous découvrirez un panorama éblouissant, marqué par des volutes de vapeur soufrée et les joyaux scintillants des Emerald Lakes (lacs Émeraude).

 

LA GRANDE BARRIÈRE

Parc marin, Australie

Rien n’est plus beau que la Grande Barrière de corail vue du ciel. Le plus grand ensemble corallien du monde, qui commence vers l’île Lady Elliot et s’étire jusqu’en Papouasie-Nouvelle-Guinée, s’épanouit et scintille juste sous la surface turquoise.

Il dessine dans la mer une fresque éblouissante, dont on ne peut saisir l’immensité qu’en la survolant. Toutefois, pour appréhender l’extraordinaire beauté qui attire chaque année des milliers de personnes, il vous faudra passer un certain temps la tête dans l’eau, au milieu de quelque 3000 récifs.

Atterrissez sur l’une des îles entourées de palétuviers qui parsèment l’ensemble corallien, et partez avec un bateau à fond de verre ou un voilier. Une plongée libre ou avec bouteille et accompagnée d’un guide vous amènera dans un paysage aquatique paisible et fragile, qui abrite environ 1500 espèces de poissons tropicaux.

Et si vous restez longtemps, vous pourrez peut-être apercevoir la silhouette sinueuse d’un requin de récif timide, un dugong (vache marine) mâchant des algues, les ailes sombres d’une élégante raie manta, ou une vieille tortue de mer portée par un léger courant sous-marin.

 

ONE JOURNÉE DANS LE PARC ?

Faites de la voile parmi les îles Whitsunday

 

Naviguez jusqu’à cet archipel australien, dont la majorité des îles forment le parc national, et rendez-vous au point de vue pour voir les eaux tourmaline tournoyer au-dessus du sable blanc. Après une plongée libre près des côtes, promenez-vous le long de la plage de silice de Whitehaven Beach.

 

FIORDLAND

Parc national, Nouvelle-Zélande

Situé au sud-ouest de l’île du Sud, le Fiordland semble sorti de l’imagination d’un rêveur. C’est l’un des parcs les plus isolés de Nouvelle-Zélande. Mais c’est aussi l’un des plus époustouflants par ses vues spectaculaires, ses espaces sauvages intacts et ses vastes panoramas. Et ça vaut la peine d’y aller : la route de 240 km, qui mène de Te Anau aux rives du Milford Sound, serpente entre des lacs pittoresques et de splendides montagnes et offre des points de vue extraordinaires.

Le caractère exceptionnel de ce parc tient en partie au fait qu’il est façonné par l’eau: en 2 millions d’années, les glaciers ont sculpté les montagnes, créant une série de fjords sombres et de bras de mer tachés de noir par les tanins.

Cet environnement exceptionnel a donné naissance une pléiade étonnante de créatures – dont des dauphins (ci-dessus) qui attirent les plongeurs téméraires dans les profondeurs troubles.

Au-dessus, au bord de l’eau transparente et calme, la mousse prolifère dans la forêt de hêtres marbrée de lumière, transformant chaque son paisible en un monde à lui tout seul.

Le Milford Sound est une première escale idéale pour tout visiteur du Fiordland, car il offre les vues les plus emblématiques du par cet constitue une base idéale pour partir à l’aventure. Vous pouvez faire une croisière de quelques heures ou d’un jour dans le fjord, sous le très imposant et très photographié Mitre Peak, qui dresse ses 1692 m au-dessus du niveau de la mer.

Si le Milford Sound est le plus connu des bras de mer de Fiordland, d’autres, plus tranquilles méritent tout autant d’être explorés.

Pagayez dans le Doubtful Sound ; avec un peu de chance, vous serez les seuls visiteurs. Ou faites une excursion en bateau jusqu’aux grottes de Te Anau, et voguez sous la voûte étoilée formée par des millions de vers luisants.

Pour les marcheurs, il n’y a pas de sentier plus impressionnant que le Milford Track, dans le parc de Fiordland. Cette randonnée de 53,5 km offre une vue panoramique sur les massifs qui encadrent les méandres des bras de mer.

A MOINS D’UNE JOURNEE DE VOITURE

Le Parc national de Westland Tai Poutini

Une journée de route tortueuse au nord de Fiordland vous fera traverser les belles montagnes du parc national de Aoraki-Mont Cook jusqu’à la côte, dans l’ouest de l’île.

Le parc national de Westland Tai Poutini, qui s’étend des plages sauvages et venteuses aux anciens sommets enneigés des Alpes du sud, offre aux curieux une diversité d’écosystèmes à explorer.

Vous pouvez pagayer dans les eaux cristallines du lac Matheson, randonner dans d’épaisses forêts tropicales et des zones humides où vous verrez peut-être le kea, une espèce menacée, ou parcourir deux des sites incroyables du parc : les glaciers Fox et Franz Josef.

Leurs énormes langues glacières se déplacent à une vitesse incroyable ; près de 1,5 m par an et avancent jusque dans les plaines.

 

KAKADU

Parc national, Australie

Le coeur sauvage et tropical du Kakadu bat au rythme des fluctuations de l’eau qui court dans ses veines. Ce parc de 20000 km2 – une superficie équivalente à près de la moitié de la Suisse – est le plus grand parc terrestre d’Australie. En pleine saison des pluies, il peut recueillir jusqu’à 1500 mm de précipitations, qui inondent alors les plaines littorales et les champs de pierres, les transformant en oasis. Cet afflux d’eau soudain favorise l’épanouissement de la vie ; dont environ un quart des espèces de poissons du pays, un tiers de ses espèces d’oiseaux, et les lotus en fleurs qui parsèment les billabongs (bras morts des rivières).

A Kakadu, les amateurs de faune sauvage n’ont pas besoin de chercher longtemps pour apercevoir des jabirus d’Amérique aux pattes grêles, des volées de canaroies semipalmées ou des cacatoès rosalbins aux couleurs vives.

La splendeur de ce parc ne se limite pas à ses eaux stagnantes : le paysage passe des vasières aux terres rocailleuses, des bois aux plaines, offrant une variété infinie de panoramas ä couper le souffle.

Les Aborigènes qui vivent ici depuis plus de 50000 ans considèrent qu’il y a six saisons distinctes, chacune faisant ressortir un aspect différent de la beauté sauvage du parc.

La culture aborigène est toujours visible: elle est présente dans tout le parc sous la forme de gravures rupestres bien conservées, dont les plus anciennes auraient quelque 20000 ans.

Deux des attractions aquatiques les plus prisées du parc sont Jim Jim Falls et Twin Falls.

Il faut un véhicule tout-terrain pour s’y rendre, mais nombre d’agences de voyage vous emmènent aux sentiers de randonnée et aux points d’observation au pied des chutes. Si vous visitez le parc, le billabong de Yellow Water est à voir absolument, surtout pour observer la profusion d’animaux sauvages. Les excursions en bateau à l’aube, au coucher du soleil ou la nuit tombée permettent d’admirer les oiseaux de Kakadu, ainsi que le dos cuirassé de certains des plus grands crocodiles marins du monde.

A MOINS D’UNE JOURNÉE DE VOITURE

Parc national de Nitmiluk, Australie

A 30 km de la Ville de Katherine, le parc de Nitmiluk (nom aborigène jawoyn inspiré par le vrombis- sement des cigales) partage certains des traits spectaculaires de Kakadu, comme les termitières géantes (ci-dessus) et une série de treize gorges dont les eaux fraiches sont une tentation pour les randonneurs intrépides.

Ces gorges sont entourées d’escarpements de grès qui se dressent à plus de 70 m, formant de paisibles oasis où les visiteurs peuvent échapper à la chaleur de l’après-midi, le temps d’une baignade ou d’un tour en canoé.

La meilleure époque pour visiter les gorges est la saison sèche (d’avril ä octobre environ); en effet, comme les crocodiles marins pénètrent dans la rivière à la saison des pluies, il est interdit de se baigner à cette période.